Dans : FAIRES, journal de la CCAS, novembre 1991
 
Le rendez-vous avec Wolfgang Amadeus Mozart
 
19h 00 : Aubade sur la place
 
Exécution en un lieu non formel de « La petite musique de nuit ». La proximité des musiciens avec le public, le rapport privilégié avec les enfants favorisent la découverte d’une écriture orchestrale.
Cette prestation est une invitation au spectacle du soir : « Mozarella ». Genèse d’une expo « Mozart » commémorant le bicentenaire de la mort du compositeur...
Habillées d’un encadrement, 25 affiches prennent l’apparence de tableaux de maître.
Trois musiciens vont mettre à contribution un certain nombre d’atouts pour l’accompagner...
– ils sont instrumentistes, compositeurs et chanteurs.
– deux sont titulaires d’une licence de musicologie, le troisième d’une maîtrise de lettres
– le groupe a fait preuve de sa capacité rédactionnelle dramatique lors de l’écriture de « Histoire d’un paysan » (tournée régionale Dro Est, puis tournée nationale CCAS en 1898).
Fort de ce bagage, le groupe Géranium a pu donner à l’animation la forme d’un « concert littéraire », en veillant, toutefois, à ce que le sentiment d’austérité qu’entraînerait un amoncellement trop systématique d’éléments didactiques soit contrebalancé par une présentation attrayante, faisant notamment appel à l’humour...
Philosophie de l’animation : le but de l’animation vise à donner de Mozart et de sa musique une image vivante, de contribuer à démystifier le personnage et à corriger la vision par trop romancée que le grand public a gardé de la biographie du musicien. Rien ne prouve précisément que le bicentenaire remplira cet objectif ! Il y a même fort à parier qu’il ne changera rien à cet état de choses et, au contraire, pourra renforcer l’idéalisation de ce qu’est le grand compositeur et, au-delà de se personne, toute la musique « savante », contribuant dès lors à l’éloigner encore davantage de ceux qui n’en sont pas familiers.
Les interventions musicales sont quant à elles animés du souci de désacraliser la musique classique et ce, en recourant à deux procédés :
– des pièces jouées dans le respect de la partition originale, dans la limite des nécessaires réductions d’orchestre et adaptations aux instruments des trois musiciens. L’intérêt réside ici dans l’originalité de l’instrumentarium du groupe : violon, accordéon et contrebasse.
– des transformations, réécriture, réharmonisation, improvisation, à partir de thèmes ou d’extraits d’oeuvres. Ces transformations concernent également l’exécution des pièces sur des instruments insolites : cloches de vache, concertina, mandoline.
 
21h00 : Les trois coups
 
Quelques extraits du spectacle.
Alternance de textes sur différents thèmes relatifs au compositeur et de pièces musicales. « Mozartkugels » collage de courts extraits musicaux, le ton est donné...
Amadeus entre les lignes... Nous partons à la rencontre du Père et du Fils, rapports, voyages, mariage... Son carnet de santé : « On signale à l’âge de neuf ans une angine à streptocoques qui lui valut plus tard des rhumatismes articulaires... »
Mozart et la mort, une félicité.
Le 24è Caprice de Paganini nous permet d’aborder avec humour quelques aspects de la virtuosité en musique...
On découvre la correspondance « scatologique » avec sa cousine Maria-Anna... Mozart s’est insurgé pour obtenir le protection de la création musicale... l’année même de sa mort, les droits d’auteurs seront institués.
Trio de cloches : menuet extrait de « Don Juan ». Adhésion à la franc-maçonnerie, il ne pouvait que faire siennes ses idées, lui compositeur qui a chanté la liberté dans « L’enlèvement au sérail », l’égalité dans les « Noces de Figaro » et la fraternité dans « La flûte enchantée », selon un triptyque typiquement maçonnique et qui était déjà celui du Grand Orient de France à la veille de 1789.
Mozart et la musique populaire. Il a crée une société de concerts en plein air, pour sortir la musique des salons...
Rondeau concerto de Strasbourg et chanson populaire alsacienne « Rutsch hi Rutsch har ». A l’instar de Trazom comme aimait souvent signer Mozart, un extrait des « Petits riens » joué en miroir...
Puis après un rappel, ce dernier morceau nous est joué à l’endroit...
1991 fête le bicentenaire de la mort du musicien le plus populaire de l’histoire de la musique : Wolfgang Amadeus Mozart, ceux qui ne le savent pas encore ont jusqu'à la fin de l’année pour combler cette lacune. On ne saurait plus vivre en ces temps sans cette connaissance fondamentale.
 

B. Monteil